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Gouache de Claire Hénault (détail)

HISTOIRE DU GROUPE

Les différentes formations du groupe au fil du temps

Les Escholiers :

Jean-François Dutertre

Jean-Loup Baly

Jacques Benhaim (Ben)

Photo D.R.

Mélusine :

Quatuor

Jean-François Dutertre

Jean-Loup Baly

Emmanuelle Parrenin

Dominique Regef

Photo Guy Grégoire

Mélusine :

Trio

Jean-François Dutertre

Jean-Loup Baly

Yvon Guilcher

Duo

Jean-François Dutertre

Jean-Loup Baly

Photo Jack Touroute

Mélusine (quatuor et trio):

Jean-François Dutertre

Jean-Loup Baly

Yvon Guilcher

Jacques Mayoud

*****

Jean-François Dutertre

Jean-Loup Baly

Jacques Mayoud

Photo Bruno Flament

Photo Mélusine

Où l'on verra comment, grâce à un milieu favorable, du folksong américain accompagné de guitares et de banjos s'est métamorphosé en quelques mois en folk français, c'est-à-dire en chansons traditionnelles en français accompagnées d'épinettes (avec un état intermédiaire : le dulcimer), flûtes et pipeaux, vielles à roue, percussions diverses (cuillers, tambourins), violoncelle etc., et comment, des soirées de Hootenanny de Lionel Rocheman au Centre américain est né "Le Bourdon", premier folk club français.

Les personnages :

Lionel Rocheman, Jean-François Dutertre et Jean-Loup Baly, Ben, Christian Gourhan, Jean-Pierre Morieux, John Wright et Catherine Perrier, René Zosso, Roger Mason, Tran Quan Hai, Mary Rhoads, Emmanuelle Parrenin, Dominque Regef, Daniel Benhaim et quelques autres.

Chapitre 1

Du hootenanny au folk club Le Bourdon

Le groupe Mélusine va naître dans la mouvance du mouvement folk en France. Les origines de ce mouvement artistique et politique remontent à 1967. C'est à cette date que se rencontrent des jeunes musiciens dans le cadre du hootenanny hebdomadaire (le mardi soir) que Lionel Rocheman organisait depuis 1964 au Centre américain de Paris (American Center for Students and Artists) qui se trouvait boulevard Raspail.

Ces scènes ouvertes du mardi soir au Centre américain et les prolongations de soirées animées au café tout proche "Le Raspail vert" vont être l'occasion de rencontres entre différents groupes de musiciens plus ou moins amateurs et disparates (entre autres Jean-François Dutertre; Jean-Loup Baly - ce dernier arrivant en 1967 au hootenanny entraîné par le précédent;  Ben - Jacques Benhaïm; Jean-Pierre Morieux; Emmanuelle Parrenin; Dominique Maroutian; Catherine Perrier et John Wright; Claude Besson; Philippe Fromont; Christian Leroi-Gourhan; Tran Quan Hai etc.).

Le hootenanny de Lionel Rocheman

Lionel Rocheman vers la fin des années 1960.

1967

L'amitié, qui remonte à l'enfance, entre Jean-François Dutertre et Jean-Loup Baly est le fil conducteur de l'histoire du groupe Mélusine depuis ses prémices jusqu'à la fin des l'aventure en 2000.

Jean-François Dutertre et Jean-Loup Baly

Tous les deux sont nés à Paris en 1948 dans le 15ème arrondissement. La famille de Dutertre est d'origine normande (Boucé et Rânes dans l'Orne). La famille maternelle de Baly est originaire de Franche-Comté (Montseugny en Haute Saône).

Dutertre grandit dans le 15ème arrondissement alors que la famille Baly déménage rapidement en Savoie. Vers 1957, la mère de Jean-Loup Baly revient s'installer à Paris avec ses enfants. C'est à cette époque que les Jean-Loup et Jean-François, qui ont neuf ans, se rencontrent au groupe des scouts de Saint-Lambert de Vaugirard (obédience catholique) du 15ème arrondissement. La famille de Jean-François Dutertre n'est pas du tout versée dans la musique, alors que chez Jean-Loup Baly, on chante tout le temps sous l'impulsion de sa mère qui lit la musique et utilise des recueils de chants pour la jeunesse (notamment ceux publiés dans les années 1940 par Paul Arma - par exemple "Jeunesse qui chante"); ces carnets de chants comprennent de nombreuses chansons d'origines traditionnelle et ancienne. 

Durant les activités régulières de scoutisme, Baly et Dutertre vont entretenir leur goût pour la chanson. Pour s'accompagner, ils vont se mettre à gratouiller de la guitare à l'adolescence.

Jean-François Dutertre vers 1965.

Photo Jacques Mayoud

Jean-Loup Baly vers 1965 -1967.

Jean-François est plus actif et se passionne pour le folksong américain qu'il chante en s'accompagnant de sa guitare. Son répertoire de l'époque vient essentiellement des disques Folkways qu'il s'achète ; Bob Dylan et Woody Guthrie sont ses modèles. Il a pour camarades de collège Jacques Benhaim (dit Ben) et Jean-Pierre Morieux.

Tous les trois fréquentent la MJC de Brancion dans le 15ème et découvrent le Centre Américain tout proche (dans le 14ème, au 261 boulevard Raspail) où Lionel Rocheman organise depuis 1964 des soirées musicales le mardi soir (hootenannies). Jean-François Dutertre y entraîne naturellement peu après son copain des scouts Jean-Loup Baly.

Catherine Perrier et John Wright arrivent eux-aussi à la même époque ou peu après aux hootenannies. Leur rencontre avec Jean-François Dutertre et Jean-Loup Baly sera déterminante pour la naissance du mouvement folk en France.

C'est probablement aussi durant ces soirées "hootenannies" au Centre Américain de Paris que Jean-François développe un intérêt pour les percussions, et notamment les tambourins et les cuillers, dont le guitariste américain Roger Mason et l'ethomusicologue Trần Quang Hải - qui fréquentaient tous les deux les sessions de hootenanny - étaient des virtuoses (Roger Mason avait lui-même appris le jeu des cuillers musicales auprès de Maurice Walsh, un anglo-irlandais de Liverpool rencontré quelques années auparavant aux hootenannies). Jean-Loup Baly s'essaie quant-à-lui à la flûte à bec soprano (modèle scolaire). 

Jean-François Dutertre fait des études de lettres modernes à la Sorbonne et Jean-Loup des études de physique. Les deux compères sont, comme on l'a vu, un peu musiciens, mais c'est surtout la chanson qui les intéresse et Jean-Loup a déjà un penchant marqué pour les histoires, le conte.     

L'intérêt de Jean-François Dutertre pour la chanson et le chant transparaît bien dans le sujet de son mémoire de maîtrise qui s'intitule "Gérard de Nerval et la chanson populaire", soutenu en octobre - novembre 1970. Cet intérêt pour la chanson traditionnelle francophone lui restera toute sa vie. Dutertre sera pendant une courte durée enseignant en français en secondaire avant d'être employé par le Musée de l'Homme de Paris comme phonothécaire jusqu'en 1972. Jean-Loup sera lui aussi enseignant pendant quelque temps, maître auxiliaire en mathématiques.

Jean-Loup et Jean-François en 1971 lors d'une émission de télévision d'Épinettes et Guimbardes, produit par Lionel Rocheman.

Roger Mason aux cuillers, à côté de Jean-François Dutertre jouant de la guitare. Kiosque des Buttes Chaumont en 1969.

Roger Mason aux cuillers au sein du groupe Grand-mère Funibnus Folk en 1971.

Roger Mason et Tran Quan Hai en duo de cuillers en 1971 à l'ERA de Genève.