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SPÉCIFICITÉS DE MÉLUSINE

Gouache de Claire Hénault (détail)

Mélusine et la musique ancienne

Disque paru à la suite du premier stage de Chapeau Cornu à Virieu en Isère (38) - Juillet 1972

Été 1973 : René Zosso fait venir Mélusine (version quatuor) au stage de musique ancienne que Michel Gentilhomme organise à Chapeau-Cornu

René Zosso avait déjà collaboré à la première édition du stage de Chapeau Cornu, au château de Vignieu en Isère en juillet 1972. Il y avait introduit des chansons à répondre qu'il avait apprises principalement d'Yvon. On peut en entendre une sur le disque "souvenir" de ce premier stage : on peut y entendre "J'ai fait une maîtresse", et sur le livret accompagnant le disque, référence est faite à la revue Gigue (dont le premier numéro est encore en préparation au moment du stage) et dont le rédacteur en chef est Jean-François Dutertre :

"J'ai fait une maîtresse. Chanson populaire, de tradition orale, non datée. Harmonisation improvisée par la foule. Ce type de chanson à réponses est étudié par la revue "Gigue", 18 rue Saint-Antoine, Paris, 4e."

René Zosso fait venir les quatre membres de Mélusine (Dutertre, Baly, Regef et Parrenin) à la deuxième édition de ce stage à l'été 1973. Ce sera l'occasion pour le groupe nouvellement formé de découvrir un autre répertoire : celui de la musique ancienne (médiévale et de la Renaissance).

Été 1974 : Mélusine en trio (Dutertre, Baly, Guilcher) participe à la troisième édition du stage de musique ancienne à Chapeau-Cornu.

L'année suivante, le groupe est en cours de remaniement, et c'est Dutertre, Baly et Guilcher qui particpent au stage. Cet événement est important dans l'histoire du groupe. C'est en effet à Chapeau-Cornu que la nouvelle formation mélusinienne à trois - qui conserve le nom de Mélusine -  va travailler un nouveau répertoire. Yvon va découvrir que les flûtistes issus du conservatoire - comme Jean-François Alizon par exemple - jouent de la flûte à bec d'une façon bien différente de la sienne. Yvon avait déjà entendu jouer du cromorne sur des disques de musique de la Renaissance. Au cours du stage, il va rencontrer des joueurs de cromorne et d'autres instruments à vent aux sonorités intéressantes pour Mélusine : le hautbois d'amour, les chalemies etc. Le "son" instrumental particulier de Mélusine doit beaucoup à l'association de ce type d'instruments avec l'épinette, la vielle et l'accordéon.

Les polyphonies mélusiniennes à trois vont se paufiner durant ce stage et la danse va s'immiscer dans le jardin du château grâce aux chansons à répondre et à danser d'Yvon Guilcher (ces chansons avaient déjà été introduites par René Zosso dès la première édition du stage en 1972 et aussi par Jean-François Dutertre en 1973). Yvon Guilcher fait venir le couple Dufresne - Bernardo : le danseur et luthier André Dufresne anime durant le stage un atelier de fabrication d'épinettes (puis de rebecs) et Danièle Bernardo un atelier de contredanses anglaises. Yvon va également improviser un atelier sauvage sur l'Orchésographie de Thoinot Arbeau (danses de la Renaissance française).

Le stage de Chapeau-Cornu se répétera encore en 1975 et en 1976, avec la participation de Mélusine.

Mélusine à Chapeau-Cornu à l'été 1975

Bernard Têtu vers 1977

C'est au cours du stage de 1973 que Jean-Loup Baly et Jean-François Dutertre font la connaissance de Bernard Têtu, un chef de choeur qui travaille à l'époque à la Maison de la Culture de Châlon-sur-Saône. 

L'Ensemble vocal de Bourgogne sous la direction de Bernard Tétu, Mélusine, Dominique Regef et René Zosso mettent au point un programme axé autour du livre vermeil de Montserrat (XIVème siècle) et des Cantigas de Santa Maria d'Alphonse le Sage (XIIIème siècle). Ce programme en collaboration donnera lieu à plusieurs concerts en France (Bourges, Dijon, Tournus etc.) et en Suisse (Lucerne).

1976-1980 : Collaboration entre Mélusine et l'Ensemble vocal de Bourgogne de Bernard Tétu,

Recension du spectacle donné dans le cadre du Printemps de Bourges, le samedi 15 avril 1978.

Section en cours, à suivre...

Stage FNAMU (Fédération Nationale Activité Musicale) à Laon (02) en avril 1978 (organisé par Anne Le Lay) et intitulé "Musique ancienne et folklore, tradition écrite - tradition orale" avec les ateliers suivants :

Henri Agnel : luths, oud, cistre et percussions

Jean Beilliard : chant médiéval

Jean Noël Catrice : flûtes à bec et cromornes

Julien Skowron : vièles à archets et rebecs

Jean Loup Baly : chant de tradition populaire

Jean François Dutertre : vieille à roue

Yvon Guilcher : danses anciennes et populaires

John Wright : violon populaire

André Dufresne : lutherie (construction de rebecs)

Stages de Laon 1977, 1978, 1979

À partir de 1977 démarre une collaboration régulière entre Mélusine et Julien Skowron (La Maurache) qui durera une dizaine d'années.

Extrait du Journal Télévisé Reims sur France 3 Champagne Ardennes le 8 avril 1977. Le stage de Laon de 1977 a été le début de la collaboration de Mélusine avec Julien Skowron (Ensemble La Maurache), rencontre entre des musiciens folk et des musiciens de musique ancienne formés au conservatoire.

Allo photo

Julien Skowron en 1977

Julien Skowron est un ancien membre du groupe Les Menestriers et  fait partie à l'époque de l'Ensemble Guillaume de Machaut. Il est alors l'un des rares spécialistes et joueusr en France de la vièle à archet médiévale. Skowron fondera un an plus tard l'ensemble La Maurache d'abord en trio avec Catherine Schroeder et Francisco Orozco, puis en quintet avec Francisco Orozco (cordes pincées, chant et percussions), la soprano Nicole Robin (remplaçant Catherine Schroeder), Claudine Prunel au claviers et Hervé Barreau à la chalemie, bombarde et autre cromorne..

Le stage de Chapeau-Cornu voit sa dernière édition à l'été 1976. En 1977, Skowron organise un stage de musique ancienne au conservatoire de Laon, qui accueillera plus d'une centaine de participants. Il contacte John Wright (violon) qui entzraîne dans l'aventure Mélusine (Dutertre, Baly et Guilcher), chacun apportant son expertise spécifique (vielle à roue, chant, danse...).

1979

Ce travail de collaboration musicale se concrétisera par une série de concerts à la Conciergerie de Paris ainsi qu'à l'enregistrement d'un disque chez Unidisc.

Stage de Vendôme, 1980. De gauche à droite debout : John Wright, Nils Ferber (absent sur la deuxième photo), Yvon Guilcher, Julien Skowron, Francisco Orozco; et assis : Catherine Schroeder et Jean-François Dutertre.

Stage de Vendôme 1980 et 1981

Section en cours, à suivre...

1981 Concert dans les Grands Salons de l'Hôtel de Ville de Nancy, Place Stanislas.

Concert à Nancy en juin 1981. Grands salons de l'hôtel de ville, Place Stanislas.

De gauche à droite : Julien Skowron, Francisco Orozco, Hervé Barreau, Yvon Guilcher, Jean-Loup Baly, Jean-François Dutertre

Section en cours, à suivre...

1981

1988

Polyphonies vocales

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Les polyphonies vocales sont très présentes dans le répertoire de Mélusine. Elles sont parfois accompagnées d'instruments mais ce sont surtout celles interprétées a capella qui sont devenues au fil du temps l'une des marques de fabrique du groupe Mélusine. Elles sont présentes dans le répertoire du groupe depuis l'origine.

Les Escholiers 1967-1970

Le seul enregistrement du groupe "pré-Mélusine" Les Escholiers est justement l'une de ces polyphonies, à trois voix sans accompagnement, il s'agit de "della la rivière", une chanson du XVème siècle.

  • della la rivière

L'envie de pratiquer ce type d'arrangement vocal vient de Jean-François Dutertre qui, vers la fin des années 1960, écoutait le groupe anglais "Les Watersons".

L'influence des Watersons est assez évidente, mais il y a aussi des influences de polyphonies non francophones (polyphonies corses, du Béarn, et d'autres régions du monde (Sardaigne, Polynésie etc.) que Jean-François Dutertre a pu entendre durant son activité de phonothécaire au musée de l'Homme à Paris. À l'exception de la Savoie, du Béarn et de la Corse, la polyphonie vocale en milieu traditionnel rural n'était pas pratiquée en France. Elle ne l'était en tout cas jamais sur des chansons chantées en français. Ces chansons traditionnelles étaient en effet chantées dans l'immense majorité des cas sans accompagnement instrumental et en monodie, le plus souvent par une seule personne.. Quand elles étaient chantées en groupe, c'était toujours à l'unisson (ou à l'octave).

The Greenland Whale Fishery

The Broom of Cowdenknowes

Jean-François Dutertre et Jean-Loup Baly chantaient parfois en duo, Jean-Loup faisant alors une deuxième voix sur la ligne mélodique de Jean-François. Après la fin du groupe Les Escholiers, ils ont aussi tourné en trio avec Daniel Benhaim et leurs programme incluait des polyphonies vocales, notamment :

  • Buvons un coup buvons en deux

  • Hopnoré mon enfant

  • C'est aujourd'hui le premier d'avril

Buvons un coup buvons en deux

Trio Dutertre, Baly et Dany (Daniel Benhaïm) - 1971-1972

Jean-Loup Baly et Jean-François Dutertre à l'E.R.A de Genève en 1971

Mélusine (Dutertre, Baly, Regef, Parrenin) 1973-1974

  • La jolie vigne

  • C'est aujourd'hui le premier d'avril

On peut entendre ici la chanson "C'est aujourd'hui le premier d'avril" chantée par Jean Pirot, chanteur traditionnel berrichon, enregistré par Roger Pearron, suivie de la version en polyphonie par Mélusine (Dutertre, Baly, Regef, Parrenin).

Les polyphonies sont créées à l'oreille, rien n'est écrit. Il ne s'agit pas d'harmonisation de type classique, verticale, mais plutôt horizontale, comme une sorte de contrepoint : chaque voix a une mélodie propre et se marie aux autres. À l'écoute de la plupart des polyphonies mélusiniennes, il est presqu'impossible de déterminer laquelle des voix correspond à la mélodie d'origine de la chanson. Il ne s'agit pas d'harmonisation au sens "choral", progression d'accords "verticaux", selon les principes des règles de l'harmonie développées par la musique savante depuis le XVIIIème siècle, mais plutôt une superposition de mélodies "note contre note", le plus souvent syllabiques, qui se développent horizontalement en se mêlant les unes aux autres. Les consonnances d'octave, de quarte et de quinte se retrouvent souvent au début et à la fin des phrases. C'est précisément le principe des premières polyphonies vocales médiévales. Les polyphonies de Mélusine se rapprochent en effet beaucoup de ce qui se pratiquait au haut moyen-âge et à la Renaissance, et qu'on peut par exemple trouver dans le livre Vermeil de Montserrat et dans les oeuvres d'Adam de la Halle (notamment ses rondeaux) ou encore, pour la Renaissance, dans certaines "bicinia" comme celles de Claudin de Sermisy ou Roland de Lassus (même si ces dernières sont souvent plus mélismatqiues que syllabiques). Rien d'étonnant donc à ce que le groupe Mélusine se soit fortement intéressé à la musique médiévale à partir de la deuxième moitié des années 1970.

Mélusine (Dutertre, Baly, Guilcher) 1974-1981

  • Le roi Renaud

  • Le matin au point du jour

  • La peronnelle

  • Buvons tous à pleins verres

  • D'où reviens-tu mon fils Jacques ?

  • L'autre ce jour

  • Bon vin

  • Les métamorphoses

  • Nanette

  • Le prince Eugène

  • Les chemins de la guerre

  • La surveille de mes noces

  • Mon père était bûcheron

  • Chambrière

  • La valet-maître

  • Si je perdais mon ami

  • Qui belles amours a

  • Pourquoi disiez-vous hola ?

  • Le meurtre dans le bois

  • Hélas mon ami Jacques

L'autre ce jour

La Péronelle

Le roi Renaud

La surveille de mes noces

Le prince Eugène

Le meurtre dans le bois

Mélusine (Dutertre, Baly, Guilcher, Mayoud) 1981-1995

  • L'amuseur de filles

  • Buvons un coup

  • La passion

  • Nous sommes quatre compagnons

  • La peronnelle

  • Le matin au point du jour

  • Le meurtre dans le bois

  • La surveille de mes noces

  • Le serpent verde

  • Le pommier miraculeux

  • la femme au sarrasin

  • le roi Renaud

La passion

La femme au sarrasin

Nous sommes quatre compagnons

L'amuseur de filles

Épinettes à l'archet et en arpèges

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Jean-Loup Baly et Jean-François Dutertre au festival de Pons début juillet 1973 (photo Dominique Lemaire).

Jean-Loup Baly et Jean-François Dutertre sont les pionniers de l'utilisation de l'épinette des Vosges dans le folk. Après des enquêtes dans les Vosges et la fabrication d'instruments modifiés pour les besoins du chant (voir à ce sujet le site entièrement consacré à cet instrument et notamment sur son utilisation dans le folk ici sur le site https://epinettesetcetera.com/), Jean-Loup s'intéresse à toutes les possibilités d'utilisation de cet instrument dont celle qui avait cours de façon traditionnelle en Islande : la mise en vibration des cordes en les frottant avec un archet. Jean-François développe rapidement de son côté un jeu délicat en arpèges. Ils prennent assez vite l'habitude d'associer ces deux types de jeux particuliers. Le timbre un peu rugueux de l'épinette jouée à l'archet et la sonorité cristalline du jeu en arpèges se marient très bien au chant et ou à la flûte à bec. Le premier titre utilisant cet arrangement spécifique est "le tueur de femmes" qui se trouve dans le disque "Spécial instrumental, l'épinette des Vosges" sorti en 1974 au Chant du Monde.

Jean-Loup Baly et Jean-François Dutertre lors d'un stage à Zuydcoote en 1981 (photo Carine Leininger).

Que faire s'amour me laisse ? 1985

La belle est en prison d'amour 1976

Marie je crains pour notre voyage - 1981

Marianson - 1975

Douce dame jolie - 1979

Douce dame jolie

Transmission par les stages

Stage d'épinette à Gérardmer en août 1976, extrait du journal télévisié (Lorraine soir) de France 3 Lorraine.

Mélusine, fidèle à la tradition du folk club Le Bourdon, a, depuis l'origine du groupe et jusqu'à la fin, proposé et animé différents stages de pratique instrumentale, en particulier autour de l'épinette, de la vielle, du chant (ballade, polyphonies, chants à répondrte et à danser) et de la danse (traditionnelle ou ancienne). L'épinette et la danse en particulier sont très liées au groupe qui a joué un rôle capital dans leur renouveau et diffusion dans le folk. Les stages de la MCL (Maison de la Culture et des Loisirs) de Gérardmer dans les Vosges (abvec Jean-Paul Seclet comme directeur) ont été très importants et ont eu une grande popularité à partir du milieu des années 1970 et pendant une dizaine d'années.

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